La dysplasie de la hanche
Quels sont donc ces problèmes de santé et de génétique ? La dysplasie de la hanche est le problème le plus connu mais peut être pas le plus répandu.
C’est celui qui attire le plus l’attention et qui suscite le plus de travaux dans le monde. En Amérique du Nord il y a moins de dysplasie de la hanche suite à une campagne de sensibilisation ces 30 à 40 dernières années. Ce qui a pour résultat un pas sans précédent en exigeant que les pyrénéens passent avec succès le test de la dysplasie de la hanche pour leur permettre d’accéder au Championnat français.
Ce que l’on observe dans la race actuelle c’est dans l’ensemble une race qui a été en pleine santé pendant des millénaires et qui a été infectée par des problèmes génétiques notables du fait de croisements, d’éleveurs contemporains mal avisés, et de mutations naturelles. Cela se manifeste dans le phénotype et le génotype à travers la descendance de chaque génération.
La dysplasie de la hanche est un problème extrêmement compliqué et reconnu dans le monde entier. La Dysplasie de la Hanche Canine (DHC) se transmet de façon polygénétique. En d’autres termes beaucoup de gènes sont concernés. Cela semble logique si l’on considère le fait que l’articulation de la hanche est non seulement composée d’os mais aussi de muscles, de tendons, de ligaments et d’une capsule de l’articulation qui maintiennent les os dans la bonne position pour que la hanche fonctionne normalement. Coordonner toutes ces parties nécessite plusieurs gènes différents. Mais cela est encore plus compliqué si l’on considère que pendant la première année de vie cette articulation continue à changer et à s’ajuster à la croissance spectaculaire du chien. Si les parties de l’articulation grandissent à des allures différentes ou bien si elles ne sont pas en synchronisation, alors cela entraînera une articulation lâche qui prédispose peut-être le chien à la DHC. De plus d’autres facteurs apparemment sans rapport, telle que l’angulation de la patte arrière, pourraient aussi exacerber ou réduire la DHC.
L’hérédité et les facteurs environnementaux sont tous les deux importants dans le développement de la DHC. On estime que la DHC a un taux d’hérédité qui va de 0.2 à 0.6, 0.0 correspondant à une maladie non héréditaire et 1.0 à une maladie entièrement sous contrôle génétique. Ceci démontre que la DHC est une maladie dans laquelle l’environnement et la génétique du chien jouent un rôle dans son développement. D’après la fondation orthopédique d’Amérique du Nord (OFA), un chien avec des hanches correctes et dont moins de 25% de la même portée manifestent les symptômes de la dysplasie, est un meilleur espoir de reproduction qu’un chien aux hanches parfaites et dont plus de 25% des frères et sœurs sont atteints de la DHC. En fait, les antécédents familiaux sont plus importants que les individus dans une portée.
Extrait de "Etat de santé et de la génétique de la race" Joseph Gentzel.
Quel est le pronostic de la dysplasie de la hanche chez le chien ?
Etre dysplasique n’est pas une « catastrophe » ou une « fatalité ». Il faut se garder de faire des raccourcis du genre : un chien dysplasique est promis à une vie misérable ou à une incapacité à se déplacer…
Si la dysplasie de hanche est bien suivie et que les bonnes décisions sont prises au fur et à mesure de l’évolution, un chien dysplasique peut vivre une vie entière, de BONNE qualité. Une dysplasie convenablement prise en charge n’est pas susceptible de devenir une cause d’euthanasie. Elle n’est d’ailleurs pas à incriminer dans beaucoup de boiteries de membre postérieur chez le chien, qui peuvent plutôt être expliquée par des ruptures de ligament croisé du genou.